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Je suivais le tracé des gouttes sur la vitre. Elles coulaient en zig-zag en se rejoignant parfois. Un peu comme nous. Il me jetait des coups d’œil en douce dans le rétro. C’était un peu le début. De l’aventure et d’un tas de rencontres. Des gens tellement gentils, que j’avais oublié que c’était possible.
Je me disais que c’était une belle expérience tout ça. Ces petits bouts d’chemins avec ces gens d’un peu partout. Ces moments suspendus, hors du temps, où tout le monde semble être heureux d’être là. « T’as du feu ? » Et faire frémir la cendre. Les yeux qui pétillent. Les bouteilles qu’on vide sans compter les cadavres. Courir les rues, la nuit. Raconter les malentendus, cause de la langue. Récupérer des vieux vêtements et parler aux passants. Danser et oublier. Les loupés et les « si seulement ». J’ai embrassé bien trop de garçons et je crois qu’aucun ne me plaisait. Je voudrais tellement me détacher des souvenirs. Dans le métro, comme ça, elle m’a dit ce qu’elle pensait de moi. Vraiment. J’étais gênée tellement. C’était un peu quelqu’un d’autre. Prendre conscience et prendre confiance. Si je plais à tous ces inconnus, je pourrais pas te plaire à toi aussi ? Je sais et si on se plait on pourrait se le dire nan ? J’ai peur d’avoir des nouvelles de toi.
Quand l’alcool distille dans mes veines, je me sens tellement libre. Banal. Je n’ai presque plus peur et j’apprivoise ce corps qui est le mien. Y’a cet inconnu qui a pris des photos de nous devant l’entrée du métro, à la lumière des réverbères. Je nous trouve très beaux à errer vers nulle part. On dirait un film. Et ce prof. J’ai compris à la manière dont il m’a serré la main que moi aussi je lui avais plu … « merci monsieur, au revoir ». J’ai refermé la porte le cœur un peu gros. Vacances.
Je réalise qu’il est vraiment joli mon quotidien. Que j’ai réussi à construire de très très beaux souvenirs ici. Et des éclats de rire. Je respire ces derniers instants. Très forts. Je les ralentis du mieux que je peux. Je voudrais vous serrez fort aussi. Mais encore un truc que je ne sais pas. Ils étaient riches ces moments avec vous. Belle parenthèse. Gros morceau de jeunesse. C’est la fin de la pellicule.
Commentaires :
Merci. Je suis touchée par ton commentaire. Je suis contente si je peux décrire un peu les jolies choses aussi. Et lacher quelques temps les orages du ventre et de la tête.
J'étais dans une ville magique. Si tu y tiens je te dirais. Mais pas ici. Je veux pouvoir rester libre (anonyme) et ne plus perdre cet endroit.
Merci pour tes passages par là.
C'est juste que tes mots sont si frais.
Et puis il y a cette photo, dans mes brouillons depuis des semaines et aucun article dessus encore pour le moment. Mais vraiment, ces mots de jeunesse heureuse allaient bien avec je trouve.
Des images si douce. Les gouttes en zig zag qui se retrouvent, comme vous.
Les étrangers aussi et vos souvenirs.
Bref, j'aime toujours autant ici. Tes textes ne sont pas nombreux, rares. Oui Rares.
Ouah. Ton commentaire aussi m'a touchée. Vous m'avez laissé de jolis mots pour mon retour à la terre ferme. Et si je peux vous avoir fait partager une minuscule parcelle de ce bon temps, ça me fait sourire. Encore, et garder les souvenirs.
Merci. Vraiment. J'ai pas beaucoup d'autres mots pour te remercier, mais ça me fait chaud au coeur que tu penses ça. :)
C'est... beau, tout ça. Je ne trouve pas d'autre adjectif. Tu l'écris si bien alors qu'il me semble que ce genre d'expériences fait souvent partie de l'indicible.
Mais alors dis, où étais-tu?... :)